Archive December 29, 2019

L’OMC MENACE LA SURVIE DE 100 000 SEROPOSITIFS

L'OMC MENACE LA SURVIE DE 100 000 SEROPOSITIFS

Aujourd’hui à 10h, l’OMC a reçu la requête des USA contre le Brésil, et constitue actuellement un panel d’arbitrage pour juger de la conformité de la loi brésilienne sur la propriété intellectuelle avec les accords de l’OMC.

Le gouvernement de Mr Bush estime que cette loi, qui permet à 100 000 personnes atteintes du Sida de survivre avec des traitements antiviraux génériques, met en danger les brevets de ses compagnies pharmaceutiques.

C’est en effet cette loi qui permet au Brésil de copier et produire sept traitements antiviraux de marque depuis 1995 et de les distribuer gratuitement aux malades brésiliens pour un coût dix fois inférieur à celui proposé par les industries américaines. Cette loi autorise, conformément aux accords ” ADPIC ” sur la propriété intellectuelle, le recours aux rares exceptions à la règle de respect des brevets. Elle autorise la production, pour cause d’urgence sanitaire notamment, de médicaments normalement protégés par une licence, sans l’accord du propriétaire du brevet. Protégé par cette législation exemplaire, le Brésil pourrait poursuivre sa politique de soins gratuits aux personnes atteintes du Sida, et étendre sa production aux anti-prothéases, ces nouveaux traitements qui rendent les tri-thérapies plus efficaces.

La vie de plus de 100 000 personnes au Brésil, et celle de millions à venir qui pourraient bénéficier des capacités d’export ou de transfert de technologie du Brésil, est suspendue aux discussions de l’OMC.

Suite à l’appel d’une coordination de plus de cent ONG brésiliennes de lutte contre le Sida, ACT UP-PARIS met en garde l’OMC et ses experts contre les pressions des multinationales, qui ont conduit à cet événement sans précédent. Le cas du Brésil fera en effet jurisprudence.

ACT UP-PARIS dénonce les pressions des multinationales de la pharmacie sur le gouvernement américains, acheté avant son investiture à coût de millions de dollars : les multinationales ont en effet dépensé 1 milliard 700 millions de francs pour orienter les élections américaines !

ACT UP-PARIS dénonce les pressions meurtrières du gouvernement de Mr Bush sur l’Organisation Mondiale du Commerce, dont les lois ont été dictées par les mêmes intérêts qui conduisent aujourd’hui à mettre en danger la vie de plusieurs dizaines de milliers de personnes.

ACT UP-PARIS appelle les dirigeants des principaux organismes internationaux chargés du développement et de la santé ONUSIDA, OMS, UNICEF, PNUD – à faire une déclaration en faveur de la protection de la loi brésilienne sur les brevets.…

contre Beljanski, pour les malades

contre Beljanski, pour les malades

Communiqué de presse publié par Act Up-Paris, AIDES et la Ligue contre le cancer

Le procès en appel de l’affaire Beljanski débutera mercredi 15 mai 2002 devant la 13ème Chambre de la Cour d’Appel de Paris. Mirko Beljanski a, pendant une dizaine d’années et jusqu’à son décès, développé et organisé la distribution de produits (RLB, BIOPARYL, PB 100 et PB 400) présentés comme « guérissant » du sida, du cancer et de la leucémie. Act Up-Paris, AIDES et la Ligue contre le cancer se sont portées partie civile afin de faire entendre l’intérêt des personnes malades, trompées par les produits Beljanski.

Le jugement de première instance rendu le 23 mai 2001 par la 17ème Chambre Correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Créteil :

  • a condamné une quinzaine de personnes pour exercice illégal de la pharmacie, absence d’autorisation d’un établissement de fabrication de médicaments, absence d’autorisation de mise sur le marché d’un produit présenté comme médicament, publicité illégale de médicaments, trompeuse ou de nature à porter atteinte à la protection de la santé publique, publicité illégale pour un médicament à usage humain non autorisé, non enregistré ou non conforme à l’autorisation de mise sur le marché, publicité auprès du public pour un médicament à usage humain sans visa de publicité, tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme, et complicité de ces délits.
  • a en outre recevable les constitutions de partie civile d’Act Up-Paris, d’AIDES et de la Ligue contre le Cancer.

Défenseurs des intérêts des personnes malades, nous voulons rappeler que ces produits n’ont fait l’objet d’aucune autorisation de mise sur le marché. Ils ont été proposés à des patients sans test clinique, test de toxicité ou d’efficacité, présentés comme efficaces contre le sida et le cancer, à des prix exorbitants. L’arrêt des médicaments prescrits a également été demandé à certains. Les prévenus ont utilisé la situation tragique des malades du sida à une l’époque où peu de traitements efficaces existaient pour stopper la progression de la maladie, bafouant ainsi toutes les règles éthiques et scientifiques. Rappelons que la seule étude scientifique sur l’efficacité des produits Beljanski, réalisée sous l’égide de l’ANRS, a conclu à l’absence de propriétés actives, du moins à des doses supportables par l’être humain.

Nous attendons de ce procès en appel les confirmations :

  • de nos constitutions de partie civile, c’est à dire de la vocation de nos associations à intervenir dans des procédures judiciaires de ce type ;
  • des condamnations prononcées pour cette exploitation de la détresse de personnes atteintes de maladies incurables ; Enfin, ce procès devra faire taire le « clan » Beljanski, présentant cette procédure comme l’acharnement du système de santé français contre un « savant martyr » et contre des personnes malades que l’effet « placebo » des produits Beljanski a maintenu en vie.